Ligue

Communiste

Révolutionnaire    

Midi-Pyrénées

Le Piment Rouge est édité par les Fédérations de Midi-Pyrénées de la Ligue Communiste Révolutionnaire.

Régionales 2004

 En bref et épicé

Et les meetings des autres ? Ben ça va pas très fort. Dans le quotidien Le Parisien, un candidat UDF en Eure-et-Loir avoue que quand il y a 15 à 20 personnes dans une salle, il est content. Même les ténors ne font pas recette. Les ministres Sarkozy, Perben et Gaymard ont tenu un meeting à Lyon devant 200 personnes alors que les militants en espéraient 1 000. A Bordeaux, Jack Lang n’a parlé que devant 150 militants. Et Bayrou itou. Marie-Georges Buffet n’a pas dépassé les 500 à son meeting Midi-Pyrénées.

Seule exception, Arlette Laguiller et Oliver Besancenot ont, par exemple, rassemblé 950 personnes à Nancy, 1 200 à Tours, et 1 500 à Lille


Au second tour. C’est la grande angoisse côté médias et PS. Que vont-ils faire au second tour ? Eh bien la réponse est claire.

Si nous dépassons la barre des 10 % (barre que la droite a mise en place sans que le PS n’y trouve à redire), nous n’allons pas nous excuser d’être là. Nous nous maintiendrons, car il n’y a aucune raison que nous privions les électrices et électeurs qui votent pour nous d’avoir des élu-e-s. Sauf si cela favorisait la conquête de la région par le FN.

Si nous ne sommes pas présents au second tour, nous considérons alors que les mieux placés pour convaincre les électrices et électeurs de voter pour eux, ce sont les responsables des listes restées en lice. Ce qui ne signifie pas pour autant que nous appelions à l’abstention ou au vote nul. Si tant est que nous en aurions les moyens, nous ne ferons rien pour empêcher quiconque de faire ce qu’il ou elle souhaite


Pourquoi pas la fusion avec le PS ? Parce que les bases politiques minimales pour le faire n’existent pas. Parce que faire croire qu’on peut leur imposer un contrat et une politique dont ils ne veulent pas n’est qu’un leurre de plus. Comme à chaque fois, ils signeront des promesses qui n’engageront que celles et ceux qui y croient ou qui feront semblant d’y croire.

 

 

        AVEC LA LCR ET LO

Pour une gauche de lutte

 

Les élections régionales de 2004 vont se tenir alors que le pays est sous le joug d’un gouvernement de droite pour le moins offensif. C’est dans ce cadre que les listes LCR-LO présentent un plan d’urgence anticapitaliste.

 

L’année 2003 a été le témoin de grandes mobilisations sociales, en particulier contre la « réforme » des retraites. Plus le temps passe et plus le gouvernement Raffarin et sa politique sont impopulaires, rejetés par une grande partie de la population.

Les prochaines échéances électorales peuvent et doivent être l’occasion de confirmer le rejet de ce gouvernement aux ordres du patronat.

Une occasion de dire

non à Raffarin et au MEDEF !

Mais seules les listes LCR-LO offrent la possibilité à tous ceux et à toutes celles qui veulent affirmer ce rejet, de le faire de manière claire. Tout simplement parce qu’il n’y a pas d’autres oppositions, parce que les partis de la gauche traditionnelle ne présentent aucune alternative crédible. Pour cela il faudrait qu’ils rompent définitivement avec le social-libéralisme. Or, aujourd’hui le PS persiste et signe dans la même logique (libérale) : il refuse même de se prononcer pour l’abrogation des mesures que le gouvernement Raffarin a prises depuis son arrivée. Et ce n’est pas le PCF, préoccupé avant tout par préserver ce qui lui reste d’élu-e-s, ni les Verts – dont la stratégie est de toutes façons dès le premier tour ou au deuxième tour « d’être responsables » et de gérer avec le PS – qui s’opposent vraiment à la droite.

Dans ce contexte, au mieux c’est l’abstention qui sortira vainqueur du scrutin, au pire c’est le Front national, toujours en embuscade, qui risque de profiter une fois de plus des effets dévastateurs du libéralisme, de cette politique mise en œuvre, s’il est encore nécessaire de le rappeler, par les gouvernements qui se sont succédé, de gauche comme de droite, depuis plus de vingt ans.

Si l’on veut barrer la route au FN et redonner l’espoir à des millions d’hommes et de femmes, c’est une politique de rupture radicale avec la logique capitaliste libérale qu’il faut mener.

Proposer et défendre une telle politique, c’est l’objectif des listes LCR-LO : un plan d’urgence anticapitaliste dont les principales propositions – interdiction des licenciements, la santé gratuite, le développement des services publics… – s’opposent catégoriquement au dogme libéral du « tout-privé, tout-privatisé », et auxquelles peuvent s’identifier des millions de travailleur-se-s.

Aussi cette campagne électorale est-elle un moment privilégié, à la fois pour s’adresser à ces salariés et à la fois pour populariser ce plan d’urgence, véritable proposition alternative à la politique menée par la droite, et au social-libéralisme, en matière de lutte contre le chômage et pour l’emploi, contre la précarité et pour la défense des droits fondamentaux comme le droit à l’éducation et à la santé.

Nos propositions n’ont rien d’« utopiques » comme le disent nos détracteurs et sont tout à fait réalisables. Certes elles remettent en cause la propriété des moyens de production, le pouvoir de la classe possédante, impose une autre répartition des richesses ! Et alors ?

Face aux conséquences catastrophiques (sociales, humaines, environnementales) de la logique capitaliste, pour répondre aux aspirations légitimes des travailleur-se-s, (avoir un emploi, un logement et une vie décente), bafouées voire ignorées par ce système, on ne peut se contenter de « mesurettes » qui ne s’y attaquent pas. Encore moins accepter les politiques qui l’« accompagnent ».

Il faut donc faire d’autres choix politiques pour la sécurité sociale, notamment une part plus importante des richesses produites doit financer les besoins de santé de la population.

Il faut faire de même dans le domaine de l’emploi : des mesures s’imposent comme cesser de faire des cadeaux au patronat et exiger le contrôle, par les salariés, des aides publiques aux entreprises et l’ouverture de leurs livres de compte.

 Des élus aux conseils régionaux ?

Au sein des conseils régionaux, les élu-e-s anticapitalistes peuvent se faire l’écho de telles propositions.

Même si les compétences et les pouvoirs des dits conseils sont limités, si avec nos listes nous avons des élu-e-s, nous nous engageons à ne jamais voter une subvention à une entreprise ou à une école privée et à donner la priorité aux services publics. Cela implique notamment, le maintien de tous les bureaux de poste, des hôpitaux et maternités, la préservation et l’extension des moyens de transport tant ruraux qu’urbains, la mise en place d’un service public de distribution de l’eau…

Mais répondre aux aspirations du plus grand nombre, c’est aussi mener une politique volontariste dans le domaine du logement social, ce que peuvent faire des élu-e-s régionaux. La question du logement doit être aujourd’hui une priorité quand on sait que des millions de familles et de jeunes sont mal logés, voire pas du tout !

C’est aussi répondre aux aspirations démocratiques. Des élu-e-s anticapitalistes se doivent concrètement d’apporter des exigences dans ce domaine :

– consultations des populations en ce qui concerne les grandes décisions, le budget régional… ;

– exigence de compte-rendus de mandat ;

– interdiction du cumul des mandats…

Voilà quelques mesures qui pourraient constituer un point d’appui pour développer les mobilisations contre la politique gouvernementale et imposer un plan d’urgence, social et démocratique.

Myriam Martin

La liste lcr-lo conduite par lucien sanchez

0 % exploiteur-se-s, 100 % travailleur-se-s

 

Ne cherchez pas. Sur cette liste, vous ne trouverez aucune sorte d’exploiteur ou d’oppresseur. Uniquement des jeunes, des travailleur-se-s salarié-e-s ou indépendants, avec ou sans emploi…

Ces candidat-e-s cumulent un nombre record de journées de grève.

Elles et ils ont toutes et tous usés leurs semelles dans nombre de manifestations contre les mesures antisociales ou liberticides prises par la droite ou par la gauche, pour les droits des femmes, de la jeunesse, ou des immigrés, contre les dégâts de la mondialisation capitaliste ou contre le FN… Elles et ils sont toutes et tous membres d’un syndicat et/ou d’une association, mais, parce qu’ils respectent l’indépendance de ces structures, s’interdisent de parler en leur nom tout au long de la campagne.

Autant de traits qui rendent impossible toute similitude avec aucune autre des listes en présence.

Quelques-un-e-s ont déjà fait la démonstration que des élu-e-s peuvent rester fidèles à leurs principes.

À vous de nous aider à faire élire les autres…

 

O9 - ARIÈGE

           

1 - MARTIN Myriam, enseignante en lycée professionnel, 36 ans

2 - SOULET Didier, technicien chaufferie, 48 ans

3 - XIBERAS Fanny, directrice d'assoc. culturelle, 30 ans

4 - SEEL Denis, enseignant, 51 ans

5 - DELSOL Claude, assistante spécialisée des

écoles maternelles retraitée, 61 ans

6 - QUERRE Christian, mécanicien aéronautique, 52 ans

7 - LEROUX Muriel, institutrice, 49 ans

8 - ZUBEROGOITIA Roger, agent de sécurité, 44 ans

 

12 - AVEYRON

           

1 - FULCRAND Romain, chômeur, 29 ans

2 - GUIRAUD Martine, laborantine, 50 ans

3 - VERNHES Jean-Luc, agent territorial, 43 ans

4 - BOUQUIE Sabine, psychologue clinicienne, 37ans

5 - PEREZ Jean-Claude, ouvrier préparateur, 54 ans

6 - KONTOWICZ Véronique, institutrice, 46 ans

7 - CANTALOUBE Sylvain, étudiant, 21 ans

8 - DURAND Chantal, vendeuse, 47 ans

9 - ROBERT Gilles, employé équipement, 38 ans

10 - HUMBERT Marie, secrétaire comptable, 41 ans

11 - BARBUT Christian, éducateur spécialisé, 45 ans

12 - GALTIER Véronique, aide- soignante, 39 ans

 

31 - HAUTE-GARONNE

 

1 - SANCHEZ Lucien, enseignant, conseiller régional de Midi-Pyrénées, 57 ans

2 - LAFLORENTIE Anne-Marie, monteuse-câbleuse électronique au chômage, 55 ans

3 - BORRAS Frédéric, instituteur, 39 ans

4 - PUEL Michèle, techn. dans l'aéronautique, 54 ans

5 - CUGUILLIERE Patrice, technicien médical, 29 ans

6 - LESUR Marie-Pierre, secrétaire hospitalière, 49 ans

7 - ROIG Robert, techn. aéronautique retraité, 60 ans

8 - ESCOFFIER Marie-José, assistante maternelle, 56 ans

9 - COUSTURES Raymond, postier, 48 ans

10 - GASPARD Nathalie        cheminote, 28 ans

11 - LASERGE Michel, technicien, 49 ans

12 - LAWSON Fabienne, ouvrière, 47 ans

13 - BORRAS Stéphane, assistant Social, 38ans

14 - MIQUEL Marthe, technicienne Equipement, 55 ans

15 - COMBES Vincent, monteur mécanicien aéronautique, 45 ans

16 - MARTIN Michèle, éducatrice, 47 ans

17 - AUDOIN Jean-Michel, informaticien aéro., 50 ans

18 - PERILLAT Marie-Cécile, enseignante, 29 ans

19 - GRIMOUX Olivier, techn. électronique, 48 ans

20 - SOUCHE Lucile, institutrice, 41 ans

21 - GUILLAUMIE Antoine, étudiant, 23 ans

22 - CLARET Marie-Angèle, secrétaire médicale sans emploi, 54 ans

23 - ABELLAN Georges, agent technique de l'industrie chimique (AZF), 49 ans

24 - MERIC Christine, agent de la Poste, 41 ans

25 - MARTIN Laurent, assistant social, 39 ans

26 - ROY Florence, étudiante, 21 ans

27 - LORENTE Georges, ouvrier, 51 ans

28 - GEORGE Claude, aide-soignante, 48 ans

29 - BARJOU Alain, technicien Défense, 48 ans

30 - TARRERIAS Patricia, agent territorial, 41 ans

31 - MARCIREAU Patrick, agent de la Poste, 45 ans

32 - SANTI Jacqueline,           infirmière retraitée de l'hôpital, 58 ans

33 - LACOSTE Yannick, secrétaire administratif, 30 ans

34 - ASSANELLI Eliane         employée sécu, conseillère rég. de Midi Pyrénées, 50ans

 

32 - GERS

 

1 - BARTHELEMY Clotilde, technicienne aviation civile, 35 ans

2 - CARPONCY Marc, travailleur social en pré-retraite, 59 ans

3 - VALETTE Marie-Luce, technicienne en imagerie médicale, 38 ans

4 - FIGUET Jean-Philippe, agent territorial, 42 ans

5 - SRUH Laurence, techn. locative et sociale, 40 ans

6 - SCHULTZ Gaël, étudiant, 19 ans

7 - MECHICHE Isabelle, psychologue hospitalière, 25 ans

8 - PICARD, Michel, technicien, 44 ans

9 - LASSERRE Janine, infirmière, 53 ans

46 - LOT

 

1 - PODGORNY Elisabeth, ouvrière aéronautique, 54 ans

2 - GUILLAUMIN Michel, cadre du social au chôm., 57 ans

3 - MORLANS Christine, techn. de laboratoire, 51 ans

4 - BOGYA Richard, technicien électronicien, 47 ans

5 - PONCET Dominique, comédienne-intermittente du spectacle, 43 ans

6 - SERRA Joël, couvreur-zingueur au chômage, 53 ans

7 - EL HEDRI Lucile, institutrice, 32 ans

8 - ISNARD Jean-Marc, rédacteur en notices techniques, 51 ans

           

81 - TARN

           

1 - JEANJEAN Gilles, mineur, 48 ans

2 - TRESSENS Chantal, institutrice, 49 ans

3 - AURIOL Gérard, technicien, 52 ans

4 - DARROMAN Ingrid, cons. princ. d'éducation, 26 ans

5 - CALMETTES Rémy, technicien informatique, 38 ans

6 - BOUPAT Christine, secrétaire, 51 ans

7 - MATHIEU Jacques, cadre secteur social, 57 ans

8 - VALAX Chantal, infirmière, 51 ans

9 - TIGER Thierry, technicien géomètre, 49 ans

10 - BONNET Pierrette, mère de famille, 72 ans

11 - TICHIT Gérard, mineur, 51 ans

12 - DESMOULINS Valérie, enseignante, 33 ans

13 - LE COCQ Hervé, employé de chenil, 43 ans

14 - TORREMOCHA Sandra, enseignante, 30 ans

15 - NIKELE Georges, enseignant spécialisé, 57 ans

 

65 - HAUTES-PYRÉNÉES

           

1 - BENESTY Sylvie, assistante sociale, 38 ans

2 - MEUNIER François, instituteur, 41 ans

3 - SABATTIER Katia, animatrice dem. d'emploi, 55 ans

4 - GARROCQ J.-Claude, ouvrier de l'industrie, 52 ans

5 - RIVETTE Monique, blanchisseuse à la retraite, 64 ans

6 - CASANAVE Jean-Pierre, ouvrier du bâtiment, 44 ans

7 - ALIAS Christiane, factrice, 42 ans

8 - LAPALISSE Jacques, écologue, cons municipal d’Aureilhan, 45 ans

9 - SARCY Béatrice, employée de supermarché, 38 ans

10 - SANCHEZ Marcel, ouvrier espaces verts, 43 ans

11 - ZEKRI Nicole, saisonnière agricole, 48 ans

 

82 - TARN-ET-GARONNE

           

1 - ESPINOSA J.-Claude, agent techn. aéro., 51 ans

2 - CARRARA Laurence, secrétaire au chômage, 49 ans

3 - MARTY Christian, employé SNCF, 43 ans

4 - BONNET M.-Hélène, manipulatrice radiologie, 53 ans

5 - PUECH Patrick, agent EDF, 49 ans

6 - LEBOUCHER Corine, enseignante, 40 ans

7 - SOCHARD Henry, ajusteur aéronautique, 43 ans

8 - LAHAINE Yolande, agent de production, 57 ans

9 - ROMANIN Robert, employé de commerce, 53 ans

10 - ALAYRAC Maryse, formatrice, 45 ans

lettre ouverte

            À un ami tenté par le vote « utile »

Cher ami,

Tu le sais, ton avis ne me laisse jamais indifférent, et ta dernière phrase, samedi dernier « cette fois, je ne voterai peut-être pas pour toi… je voterai utile… je voterai PS… » m’a interpellé.

Ton argumentation rejoint celle du président du Conseil général (Carcenac/PS), lorsque, lors de la présentation des candidats PS/PRG aux cantonales (La Dépêche du 10 février), il déclare : « il faut apprendre à voter utile… on a vu ce que cela donnait le 21 avril 2002. En voulant aller trop à gauche, on se retrouve à droite ! »

Utile ? À quoi ? À qui ?

Il y aurait donc, d’un côté, des candidatures de simple témoignage et de l’autre des candidats sérieux capables de gérer une région.

Si je retiens l’ensemble de notre conversation de l’autre jour, je dirais pourtant que les candidats utiles sont ceux qui seront prêts à se battre sur tous les terrains pour améliorer la situation des exclus, des précaires… bref pour changer la société et pas simplement pour l’aménager aux marges.

On le sait, la campagne du PS va s’articuler autour de deux axes :

– une dénonciation de la politique actuelle de la droite… oubliant que dans la plupart des cas, celle-ci ne fait qu’aggraver la politique initiée par la gauche (emploi, santé, retraites, sécurité, fiscalité, éducation…) ; le pire, c’est que cette gauche-là refuse même de s’engager à défaire les mesures Raffarin si elle revenait au pouvoir (37,5 ans de cotisations par exemple). Utile ?

– une mise en garde envers les votes dits « extrêmes » pour ne pas recommencer le 21 avril 2002. Je ne m’étendrai pas sur la tentative du PS de mettre la responsabilité de son échec sur notre présence aux élections. Ce parti devrait pourtant se demander pourquoi, encore aujourd’hui, 58 % des Français pensent qu’il n’a pas de réelles propositions alternatives à la politique du gouvernement et qu’ils sont seulement 19 % à penser le contraire (sondage BVA – février 2004).

L’arnaque consiste à faire croire aux électeurs qu’un nouveau 21 avril est possible lors de ces régionales ; c’est faux, le mode de scrutin est différent (prime à la liste arrivée en tête, seuils de 5 %, 10 %…), encore une loi initiée par la gauche et parachevée par la droite visant à réduire la diversité de la représentation régionale ! Voilà les leçons qu’ils ont tiré du 21 avril : bi-polariser la vie politique française comme en Angleterre ou aux States.

Il n’y a donc pas de risque lors des prochaines régionales de voir un face-à-face droite/FN, à moins de penser que la liste d’union PS/PC/PRG n’atteigne pas les 10 % (les règles ne sont pas celles des présidentielles où seuls deux candidats peuvent rester au second tour) ; il y aura donc très probablement 3 et peut-être 4 listes en présence le 28 mars prochain.

La nouveauté par rapport aux autres élections, c’est qu’avec 10 %, la liste LCR/LO a l’assurance d’avoir des élus : c’est-à-dire, avoir la possibilité, pour la première fois d’envoyer Gilles Jeanjean au Conseil régional.

Et là, j’en viens à nos engagements. Nous ne demandons pas d’être crus sur parole : le bilan de nos deux élus en Haute-Garonne est là pour corroborer nos dires.

Engagement d’être à 100 % conseiller régional ; pas de cumul des mandats (nos élus, les seuls à avoir conservé leur activité professionnelle… ont cependant été les plus présents et ont pu, de ce fait, dénoncer l’absentéisme des autres).

Engagement de ne pas devenir un professionnel de la politique (reversement des indemnités à la Ligue ; ce qu’on fait nos deux élus pendant six ans).

Engagement de transparence : informer, être le relais des associations, des syndicats, dire tout ce que l’on fait, tout ce que l’on sait ; combien de militants syndicalistes, politiques ont préféré s’adresser à nous plutôt qu’à d’autres élus pour avoir les renseignements nécessaires à leurs combats ?

Engagement d’indépendance par rapport aux autres listes : pas d’obligation de solidarité budgétaire avec la majorité ; méthode qui a conduit les Verts à voter un contrat de plan État/Région consacrant la part belle aux infrastructures routières ; qui a amené le PC à voter toutes les subventions aux entreprises ou à l’école privée.

Enfin, dans l’affaire Cap Découverte, nous avons été la seule organisation à dénoncer les dérives (utilisations des fonds publics, scandale de l’eau du lac, des promoteurs canadiens, du pôle spectacle…) alors que nous n’avons aucun représentant dans les municipalités ni au Conseil général… Imaginons l’impact de nos mises en garde si nous avions pu les faire en tant qu’élu ?

Bon, j’espère avoir mis un grain de sable dans l’engrenage de l’argumentation « vote utile ».

Amicalement,

Gilles Jeanjean,

tête de liste LCR/LO - Tarn

liste « solidarité-altermondialisme-Écologie »

Un canada dry d’alternative

Une liste alternative en Midi-Pyrénées doit nous interpeller au regard de l’orientation qui est la nôtre et qui est justement de faire émerger une alternative politique porteuse des aspirations du mouvement social. Une liste qui se dit altermondialiste, solidaire, écologique, voilà un programme qui pourrait faire converger nos énergies et constituer une base d’accord possible. Alors pourquoi deux listes ?

Le fond du problème est clairement posé par nos camarades des Hautes-Pyrénées, Sylvie Benesty, tête de liste LCR/LO, et Christian Zueras, porte-parole de la LCR 65 : «est-il possible de changer les choses en ramant sur la galère de la gauche plurielle ?» Ils répondaient ainsi à un article des Verts (membres de la liste dite alternative) dans la Nouvelle République du 23 février où ceux-ci accusent l’extrême gauche LO et LCR d’être dans la « contestation archaïque pure et dure mais sans solution »

L’essentiel est là ! La conclusion de la profession de foi de la liste dite alternative est claire de ce point de vue, même si les militants ont dû attendre plusieurs semaines pour la connaître : pas de problème avec le PS au second tour. Si peu de problèmes même qu’on peut se demander, comme Martin Malvy lui-même, pourquoi ils ne sont pas ensemble dès le premier.

Et comment se fait-il que la liste Bataille, qui envisage de dépasser les 10 %, n’a jamais envisagé une fusion au second tour avec la liste LCR-LO ?

La réponse à tout cela est simple. Cette liste est vertébrée par des militants d’organisations qui n’ont pas rompu avec le PS. Il est de ce point de vue significatif que dans leur matériel électoral, pas un mot de critique ni de la gestion Jospin de l’Etat, ni de la gestion Malvy de la Région n’apparaisse. Sans parler des formulations, au demeurant classiques dans la prose des Verts, sur les subventions au patronat qu’il conviendrait de « conditionner » à des critères sociaux et écologiques… sur lesquels le patronat s’assoit dès qu’il a encaissé le pactole.

Aujourd’hui la construction d’une alternative politique passe par la construction d’une force politique solide et totalement indépendante de la gauche plurielle. Cette force politique ne devra pas se contenter des strapontins négociés avec le PS mais devra mener une politique pour changer la vie. Elle ne doit pas jouer la carte de l’institutionnalisation, mais doit utiliser ses mandats électoraux, en lien avec le mouvement social, pour faire des pas concrets vers l’égalité. Il faut reconstruire l’espoir en un autre monde, sans oublier que le PS, en qui bon nombre de citoyens avaient mis leur confiance, est le fossoyeur de ces espérances. Il faut rompre sans regrets avec sa politique et ses dirigeants. C’est sûrement difficile, mais l’alternative est à ce prix. Sinon le risque est fort qu’en fin de compte tout cela n’aboutisse qu’à renforcer l’audience et le poids du PS, des Verts et du PCF au détriment de la gauche anticapitaliste. Nous préférons notre fermeté à des solutions que la gauche plurielle, contaminée par le libéralisme, nous a servies et continuera à nous servir dans l’avenir.

De toutes les façons, nous continuerons à débattre et à militer avec tous ceux et toutes celles qui souhaitent honnêtement construire autre chose. Croyons en nos forces, assez de compromis avec les tenants du libéralisme, fut-il social.

 

Bernard Deswarte